Alternate X-Men #07 : Tie-In Virus : Bienvenue à Gotham !
Par Mil K
Les événements de cette histoire se situent entre Virus #3 et Virus #4.
Domino conduisait depuis près de cinq heures d'affilées. Faisant fi des limitations de vitesses, elle fonçait en direction de Gotham City à bord de l'une des Vipers de l'X-Corporation. L'autoradio ne cessait de diffuser les mêmes informations depuis qu'elle était partie du garage en cachette : Gotham City était devenue un état indépendant. Cette mesure prise par les politiciens désireux de protéger leurs concitoyens permettait ainsi de décréter un blocus autour de la ville, et de considérer comme une tentative d'invasion toute tentative de la part des habitants pour sortir. Pour la sécurité de millions, ils étaient prêts à en sacrifier des milliers, sans se soucier des conséquences.
Quelques kilomètres avant Gotham, Domino commença à les apercevoir. Des manifestants se tenaient au milieu de la route, face aux militaires, levant haut leurs pancartes sur lesquelles on pouvait lire "n'abandonnez pas l'un des notres !". Comme si cela allait servir à quoi que ce soit… Elle emprunta la sortie située juste avant le barrage et s'engagea sur la route de bord de mer.
Domino parcouru encore quelques kilomètres et finit par s'arrêter dans un coin désertique au bord de l'eau. Elle rassembla ses affaires et sortit. Au loin, Gotham City était visible. La ville de tous les dangers n'était qu'à quelques miles nautiques de l'X-Woman. Elle soupira intérieurement, regrettant maintenant d'avoir voulu faire cavalier seul, puis ouvrit le coffre.
- Guten abend, Fraulein !
Domino fit un bond en arrière sous le coup de la surprise. A l'intérieur du coffre, complètement contorsionné à coté du matériel qu'elle avait posé, se trouvait Diablo, son partenaire. Ce dernier sortit en se téléportant, et se matérialisa un peu plus loin.
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Domino, vexée d'avoir été surprise.
- Tu quitte le building en pleine nuit, comme un voleur, pour aller on ne sait où… et comme je suis curieux de nature, j'ai voulu savoir le fin mot de l'histoire.
- Quelqu'un d'autre sait que je suis partie ?
- Pas à ma connaissance. Il n'y avait personne d'autre que moi dans le coffre. Alors, Fraulein, où est-ce que tu nous as amené ?
- Gotham City…
- Tu as apporté les bouteilles d'oxygène pour passer par le port ? Je croyais qu'il était bloqué par les militaires.
- Il y a un conduit d'égout qui sort sous le niveau de la mer. N'importe qui sans équipement s'y noierait. Je ne pense pas qu'il soit trop surveillé.
- Et pourquoi donc veux-tu aller là bas ?
- J'ai mes raisons… Bon ! Tant que tu es ici… tu m'aides, oui ou non ?
Au palais de Bashenga, la capitale du Wakanda, l'ambiance était extrêmement tendue. L'épidémie du virus Legacy qui touchait les mutants du pays avait été arrêtée la semaine précédente, mais malgré les recherches du docteur Mac Targgert et du professeur Xavier aucun remède n'avait encore été trouvé. Le nombre de morts s'élevait maintenant à plus deux mille six cent mutants. Suite à une traitrise de l'équipe du révérend Stryker, censée aider les malades, la reine Ororo et le porte parole de Xavier, le mutant Warren Worthington, avaient tous deux été infectés et se trouvaient aujourd'hui dans un état critique.
- Des progrès ? demanda le roi T'Challa pour la quatrième fois en six heures.
- Non, votre altesse, répondit Moira Mac Taggert. Nous avons juste appris que le virus Legacy se transmet par contact direct de peau à peau, et s'active au contact des gènes d'un individu mutant. Les humains peuvent donc être porteurs, mais ne seront pas affectés.
- Et avec toutes ces informations vous ne pouvez pas trouver un remède ?
- Le virus copie l'ADN de son porteur. Il change d'une personne à l'autre, et nous ne parvenons pas à trouver de point commun chez chacun des malades pour trouver un traitement.
- Je vois, répondit T'Challa après un lourd silence. Combien de temps reste-t-il à ma femme ?
- Vu l'évolution du virus, votre femme sera morte avant demain, votre altesse. Et à moins d'un miracle, nous ne trouverons pas de traitement à temps… je suis désolée…
- Alors je pense que vous pourrez apprécier mon aide, votre altesse ! fit une voix derrière eux.
Tous se retournèrent, et aperçurent un homme d'une carrure impressionnante. Il était revêtu d'une sorte d'armure en métal sur tout le corps, et son visage était caché par un masque représentant un visage effrayant.
- Votre altesse, dit l'homme. Je suis le docteur Victor Von Fatalis, souverain de Latvérie. Et je possède le moyen de guérir votre femme !
L'entrée par les égouts n'était pas gardée. Domino et Diablo se frayèrent discrètement un chemin dans les conduits, et émergèrent dans une ruelle sombre de Gotham City. L'ambiance était sinistre, la mégapole s'apparentait à une ville fantôme.
- Et maintenant ? demanda Diablo.
- On a une dizaine de pâtés de maison à traverser avant d'y être.
- Et on va chercher quoi, au juste ?
- Mon frère.
- Tu es originaire de Gotham ? demanda Diablo, quelque peu surpris par cette nouvelle.
- Oui. J'ai passé toute mon enfance dans ces rues… et crois moi, je…
Domino ne put finir sa phrase. Poussant un rugissement quasi inhumain, une silhouette sauta d'un escalier de secours situé au dessus d'eux et atterrit entre les deux X-men. D'un mouvement rapide et brutal, il asséna un violent coup sur la tête de Diablo avec ce qui ressemblait à un pied de biche, ce qui l'envoya s'écraser dans un tas d'ordures quelques mètres plus loin. L'homme se tourna ensuite vers Domino. De la bave coulait le long de sa bouche. Effrayée, elle recula instinctivement, et trébucha sur une canette abandonnée par terre. A terre, et submergée par la panique, Domino en appela à sa chance pour se sortir de là. Au moment où le pied de biche allait s'abattre sur sa boite crânienne, son sauveur se téléporta derrière l'assaillant dans un léger flash bleuté, et d'un mouvement ferme lui brisa la nuque.
- Est-ce que ça va ? demanda-t-il en se téléportant aux cotés de Domino.
- Co… comment peux-tu faire ça ?
- Faire quoi ?
- Comment arrives-tu à tuer tous ses gens ? J'ai encore le regard du wakandais que j'ai abattu qui me hante toutes les nuits. Comment peux-tu avoir tué tant de monde et réussir à laisser paraître de la joie dans ton regard ?
- J'ai été entrainé des années pour n'avoir aucun état d'âme. Et je me débrouille toujours pour ne jamais croiser leur regard… c'est pour cela que je ne me tire pas une balle à cause de ce que j'ai fait… Ne trainons pas ! Il peut en venir d'autres !
Ils finirent par arriver à l'immeuble où habitait le frère de Domino. Ils montèrent au quatrième étage, et stoppèrent en arrivant en haut des escaliers. Devant la porte de l'appartement était étalé un grand bout de scotch jaune de la police de Gotham.
- Non ! Hurla Domino, en se ruant à l'intérieur.
L'appartement était vide. La poussière présente un peu partout laissait deviner que personne n'était venu ici depuis plusieurs semaines. Un dossier de police trainait sur la table, probablement oublié. Diablo le prit et l'ouvrit, tandis que Domino faisait le tour de toues les pièces.
- Il est marqué ici que ton frère a fait une overdose, Domino. Je suis désolé…
Mais elle ne l'écoutait pas. L'X-woman avait déplacé le lit de la chambre, et s'occupait à enlever une à une toutes les lattes du parquet.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Mon frère m'avait parlé d'une cachette dans sa chambre, au cas où quelque chose lui arriverait. Tout ce qui a des chances de le rattacher à sa mort se trouve là dedans.
La cachette était bien là. Dedans se trouvait un dossier d'une bonne trentaine de pages regroupant notes, rapports d'origine louche, photos et coupures de presse. N'ayant pas le temps de l'examiner en détail, Domino rangea le tout dans son sac à dos.
- Nous n'avons plus rien à faire ici, dit Diablo. Dépêchons nous de repartir.
- Non ! Répondit Domino. Je veux le voir !
- Ton frère ? Mais ça ne va pas ? ! Les rues grouillent de gens qui ne pensent qu'à nous tuer ! On n'a pas le temps pour ça, il faut partir tant qu'on le peut !
- Tu m'as suivi ici, je ne t'ai pas forcé à venir. Alors maintenant, tu m'accompagnes à la morgue, que ça te plaise ou non !
Douze heures. C'est le temps qu'il a fallu à Fatalis pour guérir Ororo et Warren. Le professeur Xavier et Moira avaient travaillés une semaine complète et n'avaient rien trouvé. Mais le traitement du dictateur latvérien comportait une énorme faille, et Charles avait bien l'intention de régler ses comptes dès que les deux chefs de pays auraient fini de discuter politique.
- Alors, il a accepté votre proposition ? demanda Charles à l'instant où Fatalis sortit dans le couloir.
- Evidemment qu'il l'a accepté, professeur ! Je suis celui qui a sauvé sa femme ! Le Wakanda est désormais un partenaire du Conseil des Sages, et T'Challa aura droit d'y siéger.
- Vous n'êtes qu'un immonde profiteur.
- Osez me dire que vous n'aviez pas en tête de lui proposer de rallier les Illuminatis si vous réussissiez à guérir sa femme !
- Ce n'est pas de cela que je parle, Victor ! Ororo et Warren ne sont pas guéris ! Votre traitement ne sauvera personne !
- Je vous l'ai expliqué, à vous et au roi : j'ai injecté aux deux malades des nano-robots programmés spécialement avec l'ADN des patients. Leur travail est de servir de leurre pour que le virus s'y fixe et tente de contaminer les robots en laissant l'ADN mutant intact. Tant qu'ils ne touchent personne en contact direct, le virus est stoppé.
- Mais en cas de contact, le virus redevient dangereux si le nouveau porteur est un mutant ! Je n'appelle pas ça guérir !
- Moi non plus, professeur ! Mais à situations désespérées, mesures désespérées ! Mais souvenez-vous : les nano-robots coutent un million d'euros par patient. Alors n'espérez pas en produire pour stopper le virus. Je vous ai juste fournis de quoi sauver deux personnes.
- Victor ! Cria le professeur alors que Fatalis commençait à partir. Pourquoi avoir sauvé Warren ?
- Plait-il ?
- Vous avez sauvé Ororo pour convaincre T'Challa à siéger au conseil des sages. Mais pourquoi dépenser un million pour sauver Warren ? Cela ne vous apporte rien.
- J'ai fait ça pour vous prouver que nous ne sommes pas les ennemis des mutants, professeur. Contrairement à vos chers Illuminatis ! Demandez donc à ce cher Red Richards où le révérend Stryker a trouvé les fonds et la technologie pour ses recherches anti-mutants !
Sur ces mots, Fatalis tourna les talons, et partit en laissant seul le professeur.
La morgue de Gotham City était un endroit encore plus sinistre que le reste de la ville. Domino n'avait pas dit un mot depuis qu'elle s'était penchée sur le corps de son frère, et Diablo restait dans son coin, assez tendu par l'ambiance aux alentours. Ses sens, toujours en alerte, entendirent soudain un bruit de pas venant du couloir. Vif comme l'éclair, il éteignit la lumière, pour ne pas trahir leur présence. La porte s'ouvrit, et une silhouette entra. Diablo se téléporta instantanément devant le nouvel arrivant pour le stopper, croyant avoir affaire à un autre drogué.
Il se retrouva face à un homme habillé en noir, portant un masque à corne, et affichant une chauve-souris blanche dessinée sur le torse.
La suite... dans Virus #4 !