Alternate X-Men #04 : Wakanda part 1/3 : diplomatie
- Que savez-vous au sujet du Wakanda, professeur Xavier ?
- Je sais ce que tout le monde a appris dans les journaux, mademoiselle Rushmore : le Wakanda est un petit pays d'Afrique du sud, très pauvre jusqu'à ce qu'un gisement extrêmement riche de Vibranium y soit découvert dans le sol, il y a trois ans. Depuis le pays est plongé dans la crise économique, beaucoup de guerres civiles ont éclatées ici et là, et ce malgré les efforts que fait le roi T'Challa pour maintenir le calme.
- Le Wakanda est en hase de devenir dans les quinze prochaines années l'un des plus puissants pays du monde. Lorsque la crise là bas sera terminée, quiconque sera leur allié aura accès à une grande quantité de Vibranium, ce qui pourra faire fortement pencher la balance en cas de conflit. Il faut que le roi T'Challa se range à nos cotés. Quelqu'un doit aller le convaincre, et nous vous avons choisi, vous, professeur. Monsieur Richards pense que c'est une mauvaise idée, mais nous autre pensons que vous pourrez utiliser les traitements que l'équipe du révérend Stryker réserve aux mutants là bas à votre avantage.
- Je n'échouerai pas, mademoiselle.
- Cela vaudrait mieux pour vous, professeur.
Deux semaines plus tard, un hélicoptère civil se posait dans la cour du palais de Bashenga, la capitale du Wakanda. A son bord, le professeur Charles Xavier, considéré comme le porte parole des mutants partout dans le monde, Warren Worthington, ex-industriel dont le statut de mutant a été publiquement révélé, et Cain Marko, demi frère du professeur et garde du corps de ce dernier. Ils étaient en visite diplomatique officielle pour défendre le droit des mutants dans ce pays.
Il y a un mois et demi, une épidémie s'était abattue sur le Wakanda, touchant près de la moitié de la population jusqu'à maintenant, et provoquant de très fortes fièvres et une grande fatigue. Le virus n'était aucunement mortel, mais handicapait tout le pays. Le révérend Stryker avait presque immédiatement proposé son aide pour soigner les malades. S'agissant d'une organisation non gouvernementale, et ne demandant aucune contrepartie, T'Challa accepta son aide. Très rapidement plusieurs centres de soins furent installés dans l'ensemble du pays, ralentissant la progression de la maladie, sans pour autant stopper l'épidémie, car ce mal était très difficile à soigner. Toutefois, une fois sur place, l'équipe de monsieur Stryker avait émis une condition : ils ne soigneraient aucun mutant.
Le groupe de l'X-Corporation était assis dans un des couloirs du palais, à quelques mètres de la salle du trône. Le couloir était tapissé de splendides tapisseries et une vingtaine de statues étaient visibles tout du long.
- Pour un pays pauvre, je trouve que le dirigeant est très bien logé ! Fit remarquer Cain, dont le ton ne laissait aucun doute possible sur le font de sa pensée.
- Ne juge pas un homme avant de le connaître, répondit Charles. T'Challa a succédé à son père, le roi T'Chaka, il y a juste cinq ans. Ces tapisseries et ces statues étaient là bien avant, il n'y est pour rien.
- Mais il n'a pas changé son mode de vie pour être plus proche des gens. Ça, il aurait pu le faire…
C'est à ce moment là qu'un homme arriva, leur demandant de le suivre jusque dans la salle du trône. Ils entrèrent. C'était une pièce tout en longueur, très richement décorée, avec un tapis rouge sur le sol et le trône dans le font de la pièce. Juste devant lui, une table était installée, avec quatre chaises. Derrière le trône, une très grande tenture représentant une panthère noire était fixée au mur. Le roi T'Challa, habillé tout en noir, était assis sur son trône. A ses côtés se trouvait une superbe jeune femme, très bien habillée. Malgré son jeune âge, elle avait les cheveux aussi blancs que la neige. T'Challa se leva à l'approche du professeur.
- Messieurs, je vous souhaite la bienvenue au Wakanda. Je suis le roi T'Challa, et voici mon épouse, Ororo.
- Je suis le professeur Xavier. Voici Warren, et mon garde du corps Cain. Merci de bien vouloir nous recevoir.
- C'est le moins que je puisse faire. Tout comme la panthère noire, symbole du royaume, je me dois de protéger tous les habitants de mon territoire.
- Et la panthère aussi évite le partage des richesses et laisse les autres dans la misère ?
- Cain ! S'il te plait, arrête, ça ne sert à rien de parler de ça !
- Asseyez-vous, je vous en prie, dit T'Challa, un peu offensé par la remarque.
Ils s'assirent tous, et commencèrent leur discussion qui promettait d'être longue.
- Monsieur, commença Charles. Avec tout le respect dû à votre rang, ce que vous faites est intolérable ! Vous ne pouvez mettre ainsi des centaines de personnes à l'écart, sous prétexte qu'ils sont différents.
- Je comprends votre point de vue, professeur, répondit le roi. Et croyez bien que je désapprouve cette situation autant que vous. Mais vous devez également comprendre que cette épidémie empêche la moitié de notre population de travailler. Les cultures sont laissées à l'abandon, la nourriture vient peu à peu à manquer, et de moins en moins de personnes peuvent aller les distribuer aux malades !
- Et accessoirement personne ne peux extraire le vibranium pour le revendre aux grandes puissances, coupa Cain.
- Alors que mon pays souffrait, continua T'Challa sans tenir compte de la remarque, personne n'est venu à notre aide. Les Etats-Unis ont à peine tourné les yeux vers nous, et l'ONU examine toujours les retombées diplomatiques possible en cas d'aide de leur part. vous-même ne seriez pas venu si les mutants ne souffraient pas injustement. Le révérend Stryker a été le seul à me proposer une aide valable. Il y a suffisamment de volontaires de son organisation ici pour soigner le grand nombre de malades. Soit j'acceptais d'abandonner temporairement une partie de mon peuple, soit tout mon pays se retrouvait paralysé.
- Monsieur T'Challa, dit Warren. Nous sommes là, maintenant. Même si je ne suis plus à la tête de Worthington Industries, j'ai encore mon mot à dire sur la politique de l'entreprise. Je peux débloquer suffisamment de fonds pour aider toute la population. Vous n'avez plus besoin de Stryker.
- Mais quand aurez-vous vos médecins sur place, monsieur Worthington ? Ororo venait pour la première fois d'ouvrir la bouche. Regardez dehors ! Ce n'est pas dans un mois que nous aurons besoin de médecins, mais c'est tout de suite ! Nous ne pouvons pas nous passer de l'aide de monsieur Sryker.
- Tout ce que je peux vous proposer, professeur, c'est de permettre à quelques uns de vos médecins de pénétrer dans les camps où sont regroupés les malades mutants.
- Vous pouvez me répéter cette phrase ?
T'Challa expliqua que pour tenter de stopper l'avancée de la maladie, les mutants atteints avaient été regroupés dans plusieurs camps à l'extérieur de la ville. La discussion prit alors une toute autre tournure. Bien que le roi assurait que tous étaient bien traités, Charles et Warren étaient indignés d'entendre ça. Ororo faisait tout son possible pour calmer les tensions, tandis que Cain restait dans son coin, les yeux fixés sur T'Challa.
La discussion dura plusieurs heures. Cependant, malgré les difficultés, ils finirent par arriver à un compromis : les hommes de Stryker resteraient pour soigner les malades non mutants, pendant qu'une équipe dirigée par une amie de Xavier, Moira Mac Taggert, soignerait les mutants. L'équipe était prête à partir sur le champ des Etats-Unis, et arriverait au Wakanda demain dans la matinée. Ils prirent ensuite congé.
Le soir était tombé. T'Challa avait mis à disposition de ses visiteurs une chambre du palais. Ils s'y étaient rendus après l'entretient dans la salle du trône. Warren ne savait pas trop quoi penser de cet entretient, et tournait en rond dans la chambre. Cain s'était mis au balcon et n'y avait plus bougé. Charles finissait son appel téléphonique avec Emma Frost, restée au QG de l'X-Corporation.
- Et dit à X-1 d'accompagner Moira… il se pourrait qu'on ait besoin d'eux…
- Entendu, Charles, répondit Emma. J'ai également eu un appel de mademoiselle Rushmore. Elle voulait savoir comment évoluait la situation. Comme elle est l'une de nos principales investisseuses, je l'ai mise au courant.
- Tu as bien fait. Je te rappelle quand les choses se seront un peu arrangées. Bonne soirée.
Il raccrocha. Un long silence s'ensuivit, que Cain finit par rompre, visiblement très énervé.
- C'est tout ce qu'on va faire ?
- Que veux-tu dire, Cain ? Demanda son demi-frère.
- Tu as entendu comme moi ! Les mutants sont regroupés dans des camps, ils sont tenus à l'écart, presque tous sont malades, et personne n'est là pour les aider !
- Les secours arriveront dès demain. En attendant nous ne pouvons rien faire.
- Il y a des centaines de choses que l'on peut faire, Charles ! Mais tu n'as jamais voulu les faire ! Tu vas rester ici toute la nuit, les bras croisés pendant que les nôtres souffrent à cause d'une nation qui ne s'occupe pas d'eux ? Ce type se fout de leur condition, il veut juste que le travail reprenne pour pouvoir extraire le métal et s'en mettre plein les poches !
- Et qu'est-ce que tu veux faire ? Un coup d'état ? Une guerre civile ? Nous ne sommes pas là pour déclencher un conflit, Cain ! Nous sommes là pour résoudre les problèmes. Cela prend du temps, mais c'est la seule solution valable. Pour l'instant, nous ne pouvons rien faire d'autre qu'attendre…
Charles était visiblement très en colère contre son demi-frère et contre cette situation, mais Cain était trop énervé pour s'en rendre compte.
- Nous pouvons être auprès d'eux, plutôt que d'attendre ici ! Notre place est avec les mutants.
- Ce n'est pas en tombant malade que nous les aiderons…
- Moi je les aiderai !
- Cain, ne fais pas l'idiot ! On ne sait pas si ta mutation va te protéger de la maladie !
Mais Cain avait déjà enjambé le balcon et sauté dans le jardin. Le temps que Charles se précipite à la fenêtre, il avait disparu dans l'obscurité. Warren vint le rejoindre.
- Il n'a pas forcément tort, professeur.
- Je sais, Warren… mais si les mutants tentent un coup d'état, cela ternira encore plus leur image auprès du public, et nous risquons l'escalade vers un conflit mondial humain / mutants. Et ça, je ne peux pas l'autoriser, ce n'est pas pour ça que je me bats.
La ville était déserte, Cain ne rencontra personne avant d'en sortir. Il marcha vingt bonnes minutes avant de parvenir au campement où étaient gardés les mutants. Il y avait quelques gardes, mais il pu passer facilement sans se faire repérer. Le camp était légèrement différent que dans ses pensées. Ce n'était pas du luxe, bien sur, mais la centaine de mutants malade était placé dans un lit se trouvant dans de grandes tentes, et l'hygiène avait l'air d'être assez bonne. Il traversa plusieurs tentes avant de rencontrer quelqu'un debout. C'était un homme assez vieux, mais qui semblait encore avoir la force de se déplacer.
- Que faites-vous ici sans protection ? Demanda-t-il. Vous allez vous rendre malade si vous restez ici !
- Je… je… bégaya Cain, ne sachant trop quoi dire. Je… viens pour aider…
- C'est fort aimable à vous, jeune homme. Mais vous voyez, monsieur T'Challa nous fournit tout ce dont nous avons besoin pour rendre notre état aussi supportable que possible.
- Je vois ça…
Il ne savait plus trop quoi penser. Il était venu, persuadé de pouvoir trouver une raison de faire la guerre, et n'en avait plus vraiment. Demain, le docteur Mac Taggert arriverait, et tous ici seraient soignés rapidement. Il n'y avait pas urgence à agir cette nuit.
Un bruit de bottes se fit entendre à l'extérieur. Plusieurs personnes approchaient, une vingtaine environ.
- Qui va là ? Demanda le vieil homme.
Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Charles et Warren furent réveillés par des coups frappés à la porte de leur chambre. C'était Ororo, qui semblait bouleversée.
- Je… c'est… c'est horrible… commença-t-elle.
- Calmez-vous, dit Charles en la faisant asseoir sur une chaise. Dites nous ce qu'il se passe.
- Je… mon époux a envoyé plusieurs personnes s'occuper des mutants regroupés dans le camp à l'est de la ville, comme chaque matin… et… ils sont revenus moins d'une demi-heure après… ils ont dit… ils ont dit…
- Qu'ont-ils dit ?
- Les mutants là bas… ils sont morts ! Tous sans exception !