Alternate X-Men #02 : X-1
La "Genève Security Bank", située comme son nom l’indique en plein cœur de Genève, était réputée comme étant la banque la plus sécurisée du monde. En 97 ans d’existence, aucune tentative d’effraction n’avait été couronnée de succès, et ce malgré les 21 cambrioleurs plus ou moins audacieux qui avaient essayé de décrocher le jackpot. La banque s’était modernisée au fil des années, et disposait à présent d’un réseau électronique interne extrêmement perfectionné, impossible à pirater de l’extérieur selon les experts. Si par hasard ce réseau tombait en panne, une seule personne était autorisée à le réparer : Gerhard Scholver. Et ce jour là, justement, on avait besoin de ses services.
Depuis le début de la matinée, toutes les consoles de la banque souffraient d’inexplicables pannes de régime. Monsieur Scholver arriva en début d’après midi. Pour se rendre là où il devait travailler, il dut passer pas moins de huit contrôles de sécurité. Il pénétra enfin dans la salle où se trouvait le cœur du réseau électronique et électrique de la banque, et se mit au travail. Durant près de deux heures il chercha la cause de ces fluctuations, mais il avait beau être un expert dans son domaine, la cause de ce phénomène était impossible à identifier. En désespoir de cause, il décida de couper le courant pendant quelques secondes, avant de tout rallumer petit à petit. Une fois cette manœuvre effectuée, il attendit une bonne vingtaine de minutes pour voir ce qui se passait. Les fluctuations avaient disparues. Satisfait de sont travail accompli, il remit ses outils dans son sac, sorti de la salle, dit au revoir aux gardiens dans les couloirs, et quitta la banque, pour ne pas y revenir avant plusieurs semaines.
Néanmoins, environ cinq minutes après son départ, un monsieur Scholver se présenta à nouveau à la banque, et se dirigea vers la salle de contrôle électronique.
- J’ai oublié un tournevis dans la salle de contrôle, il me semble, dit Gerhard en arrivant devant le premier gardien.
- Il va falloir repasser les procédures de sécurité, monsieur Scholver. C’est la procédure.
- Je sais. Si on pouvait faire vite, j’ai d’autres taches urgentes à faire après.
Les sept premiers contrôles de sécurité se passèrent sans difficulté. Puis vint le contrôle rétinien, et la machine indiqua une erreur.
- Que se passe-t-il ? Demanda Gerhard, visiblement agacé.
- Il y a un problème avec le scan rétinien, monsieur Scholver.
- Evidemment qu’il y a un problème ! Je viens de passer près de trois heures dans une salle chargée d’électricité statique ! La pupille de mes yeux est totalement dilatée et mes vaisseaux sanguins sont gonflés. Votre scan ne peut pas reconnaître mon œil.
- Alors je suis désolé, monsieur, mais nous ne pouvons pas vous laisser entrer, c’est le protocole.
- Allez, soyez chic ! J’ai juste un tournevis à aller chercher. C’est juste un aller-retour dans la salle. Si j’étais un saboteur, je n’aurai jamais le temps de saboter quoi que ce soit durant ce laps de temps…
- Bon, ok, allez-y, dit le gardien après un long moment d’hésitation.
Gerhard pénétra dans la salle. Une chance que le gardien n’y connaisse rien en électricité statique, sinon il ne l’aurait jamais laissé passer après son petit baratin. Tous les renseignements nécessaires pour imiter monsieur Scholver avaient été trouvés, à part son empreinte rétinienne. Il avait donc fallu trouver un plan de secours. Il se dirigea vers un pupitre dans un coin de la salle. Arrivé à coté, il sortit de son sac un tournevis et une espèce de punaise métallique qu’il planta d’un coup sec dans le pupitre. Puis il retourna vers la sortie, montrant le tournevis.
- Trouvé ! Merci beaucoup. A la prochaine, messieurs.
Monsieur Scholver sortit de la banque, et monta tranquillement dans sa voiture, avant de démarrer, et d’éclater de rire. Au fur et à mesure qu’il s’éloignait, ses traits se transformaient. Il finit par reprendre sa vraie apparence : une superbe femme rousse, aux cheveux longs et à la peau bleue foncé. Elle prit un communicateur.
- Ici Mystique, dit-elle. Est-ce que le bébé est bien implanté ?
- Les données arrivent comme prévu. Je les transmets à l’œil. Bon travail, Mystique. On se retrouve à l’appart. Forge terminé.
Forge coupa son communicateur. C’était un jeune homme d’une vingtaine d’années, aux cheveux coupés en bosse, et portant une moustache. Il avait été recruté quelques mois auparavant par le professeur Xavier pour servir de technicien à l’équipe X-1. En effet, Forge était un vrai génie de l’électronique, et pouvait bricoler quasiment n’importe quoi à partir de rien. Il se tourna vers son chef sur le terrain, un homme imposant situé juste derrière lui.
- Tout est en place, Polaris. Tes manipulations des champs magnétiques pour perturber les appareils de la banque ont marché comme prévu. L’œil a accès aux données de la banque, et pourra nous guider quand nous serons à l’intérieur.
- Excellent. Que tout le monde se prépare, nous passons à la suite du plan ce soir.
Minuit moins une, devant la banque tout était calme. De l’autre coté de la place, une fourgonnette banalisée servait de salle de dernier débriefing à l’équipe X-1. A l’intérieur, six personnes vérifiaient que tout le monde connaissait la marche à suivre. A des milliers de kilomètres de là, dans une pièce ne laissant pas entrer les rayons du soleil, le mutant que tous appelaient "l’Œil" vérifiait ses écrans. Le dispositif que Mystique avait installé lui permettait de visionner tous les enregistrements de caméras de sécurité du bâtiment, et ainsi de les couper au bon moment.
Au premier coup de minuit, le toit s’ouvrit et un homme blond aux larges ailes prit son envol, transportant un passager. Il se dirigea sans aucun bruit vers le toit de la banque, où il déposa son passager, une jeune femme brune, avec un tatouage noir en forme de carreau sur l’œil droit.
- Domino à Polaris. Angel m’a déposé, je rentre.
- Bien reçu Polaris. L’œil a arrêté la caméra du toit, tu peux entrer sans problème.
La jeune femme se dirigea vers une bouche d’aération, qu’elle ouvrit facilement, et se glissa dedans. Elle rampa dans les conduits pendant quelques minutes, se fiant à son instinct et à la chance pour arriver où elle le voulait : la salle de surveillance.
- J’y suis, vous pouvez entrer.
L’arrière de la camionnette s’ouvrit et trois personnes en sortirent : Forge, Polaris, et un homme ressemblant plus à un démon qu’à un humain, la peau bleue nuit, les oreilles pointues, et surtout une queue de diable sortait du bas de son dos. Ils arrivèrent devant l’entrée de la banque.
- L’œil, tu es sur que l’on peut y aller, demanda Polaris.
- Sans problème, j’ai mis les caméras concernées en pause, et j’ai coupé l’alarme qui aurait du se déclencher à l’ouverture de la porte. Il reste juste la lumière qui s’allumera de salle de surveillance au déverrouillage de la serrure.
- Mais ça, avec un peu de chance, se dit Domino, personne ne la regardera à ce moment…
- Très bien, répondit Polaris. Diablo, c’est à toi !
Au signal de Polaris, le mutant bleu disparut dans une gerbe de fumée noire, pour réapparaitre de l’autre coté de la porte. Il trouva la commande qui déverrouillait l’entrée, et l’actionna. Une lumière rouge s’alluma dans la salle de contrôle, mais aucun garde ne l’avait dans son champ de vision. Elle s’éteignit quelques secondes plus tard sans que personne ne l’ai remarquée. Les mutants étaient rentrés, Diablo avait reverrouillé la porte.
Ils se dirigèrent d’un pas rapide vers la salle des coffres, qu’ils atteignirent sans difficulté, la ronde des gardes leur étant donnée par l’œil. Ils arrivèrent devant la porte blindée.
- Un coffre fort de chez Omilicron, dit Forge, admiratif. Un petit bijou de technologie, mais qui souffre d’un gros défaut : très facile de l’ouvrir quand un complice est à l’intérieur, car les mouvements de la serrure sont visibles de l’autre coté.
Il sortit un écran de sa combinaison, et le montra à Polaris. On y voyait l’intérieur de la chambre forte, et l’autre coté de la porte blindée. Usant de ses pouvoirs, Polaris fit tourner la serrure, jusqu’à ce que la porte soit ouverte.
- Vous avez une minute pour trouver ce que vous voulez et ressortir, dit l’œil. Après cela l’alarme se déclenchera, et je n’ai aucun contrôle là-dessus.
- Nous cherchons le coffre 23467, dit Polaris.
Tous trois s’élancèrent, cherchant le bon numéro.
- Je l’ai trouvé, dit soudain Diablo, sa voix laissant entendre un accent allemand très prononcé.
- Il y a un problème, coupa Forge. Les coffres ont besoin d’une clef spéciale pour être ouverts sans être détériorés. Nous ne pouvons pas l’ouvrir sans que ça se voit !
- Regarde un peu ça.
D’une rafale magnétique, Polaris arracha le tiroir du coffre, pris le dossier se trouvant dedans, et le remis en place, s’arrangeant pour qu’il paraisse comme neuf.
- Nous ne devions pas laisser de traces, Polaris !
- Quand ils auraient ouverts un coffre vide, ils auraient su qu’ils avaient été volés. Là ils le sauront juste quelques secondes avant… Domino, ressort, Angel va te récupérer, et on évacue.
- Bien reçu, je me mets en route.
A minuit et sept minutes, tout était fini, la camionnette conduite par Mystique les emmenait en lieu sur. Polaris ouvrit le dossier qu’il avait récupéré, intitulé "dossier CEREBRO". Dedans se trouvait le nom de milliers de mutants répartis à la surface du globe. Il sortit un téléphone de sa poche, et composa un numéro.
- Allo ?
- Charles, nous avons la liste. Nous arriverons dans cinq heures pour te l’apporter.
- Excellent travail, Erik. Je savais que je pouvais compter sur toi, mon vieil ami.